Matières résiduelles et dangereuses

Contexte

Depuis plusieurs années, la mise en œuvre de la règlementation provinciale à l’égard de la gestion des matières résiduelles et dangereuses au Nunavik a constitué un défi majeur pour les institutions nordiques responsables. À titre indicatif, 12 000 tonnes ou 122 000 m3 de matières résiduelles sont annuellement générés et ce, seulement par les 14 villages nordiques du territoire. Plusieurs démarches restent à être identifiées et implantées dans le but, d’une part, de valoriser ces matières et, d’autre part, d’assurer une prise en charge conforme des matières résiduelles dangereuses.

Position générale du CCEK

Considérant que plusieurs programmes gouvernementaux reliés aux matières résiduelles et dangereuses ne s’appliquent pas au Nunavik, le CCEK appuie, depuis de nombreuses années, différentes démarches locales, régionales et provinciales et participe à certaines d’entre elles afin de favoriser une meilleure prise en compte des particularités environnementales de la région.

Gestion des matières résiduelles au Nunavik

Depuis 2010, le CCEK fait le suivi de l’avancement des travaux liés à l’élaboration du Plan de gestion des matières résiduelles de l’ARK pour la région Kativik. Le plan vise à répondre aux besoins croissants des autorités des villages nordiques en matière de protection de l’environnement. Des méthodes de réduction, de réutilisation, de recyclage et de valorisation de ces matières applicables au Nunavik y sont évaluées et proposées.

Mémoire sur le projet de Plan de gestion des matières résiduelles du Nunavik (octobre 2013) (anglais seulement)

 

Récemment, le MDDELCC a confié à la Chaire en éco‑conseil de l’Université de Québec à Chicoutimi (UQAC) le mandat de réaliser une étude pour recueillir les données manquantes de manière à acquérir des connaissances pratiques et trouver des solutions pertinentes et parfois novatrices pouvant aider le personnel environnemental local et régional à améliorer ses techniques de gestion des matières résiduelles. À la suite de l’étude, le document intitulé Gestion des matières résiduelles en milieu nordique a été rendu public en octobre 2017. En mars 2018, le CCEK a transmis une lettre au MDDELCC dans laquelle il priorise des enjeux liés à la gestion des matières résiduelles dans ce document.

De plus, un groupe de travail sur la gestion des matières résiduelles au Nunavik a été créé et, après avoir été invité à y participer, le CCEK a assisté à une première réunion en avril 2018.

Outils de sensibilisation sur les matières résiduelles dangereuses domestiques

En 2011 et encore à 2016, le CCEK a distribué trois guides concernant la gestion des matières résiduelles dangereuses au Nunavik, ainsi que des affiches résumant leur contenu, auprès des représentants municipaux, institutionnels et commerciaux de la région. Afin de sensibiliser la population générale aux déchets domestiques dangereux, des aimants de réfrigérateur présentent le tableau du guide à l’intention du public. En parallèle, le CCEK a entrepris un projet de publicité sur les ondes de la radio régionale afin d’en faire la promotion.

Guide sur la gestion des matières dangereuses résiduelles au Nunavik à l’intention du personnel municipal et des organismes régionaux

Guide sur la gestion des matières dangereuses au Nunavik à l’intention du public

Guide d’intervention en cas de déversement et de réhabilitation des sites contaminés au Nunavik à l’intention du personnel municipal et des organismes régionaux

Projet de nettoyage de la ligne Mid-Canada

Le CCEK appuie la réalisation de la troisième phase de nettoyage de sites sur la ligne Mid-Canada qui consistait en un réseau de stations radar Doppler et d’approvisionnement s’étendant à travers le Canada le long du 55e parallèle. Plus de 16 000 barils, des débris métalliques et des bâtiments se trouvent encore sur les sites. Les communautés tiennent à la réhabilitation complète des sites abandonnés.

Avis relatif à la restauration complète des sites de la ligne « Mid-Canada » situés au Nunavik (mai 2012)

Projets réalisés dans les communautés

Responsabilité élargie des producteurs

Le gouvernement du Québec a adopté le Règlement sur la récupération et la valorisation des produits par les entreprises en juillet 2011. Le Règlement vise à réduire les quantités de matières résiduelles envoyées aux lieux d’enfouissement et à responsabiliser les entreprises et les producteurs quant à la récupération et à la valorisation des produits qu’ils mettent sur le marché dans la province. Les produits visés incluent les appareils électroniques, les peintures, les piles et les batteries, les tubes fluorescents et les lampes fluocompactes ainsi que les huiles, les antigels, les solvants et les filtres à huile usagés. Depuis 2014, le CCEK a été tenu informé des projets pilotes et des collectes réalisés dans les communautés du Nunavik en lien avec le Règlement.

Recyclage des canettes d’aluminium

Le recyclage au Nunavik constitue une préoccupation de longue date pour le CCEK. En 2008 et en 2018, le CCEK a financé la création, la production et la distribution d’une affiche pour sensibiliser la population aux bienfaits du recyclage au Nunavik. L’affiche a été distribuée et sera affichée dans des endroits publics dans les 14 villages nordiques. Le CCEK continue de correspondre avec RECYC-QUÉBEC, Boissons Gazeuses Environnement et les détaillants du Nunavik au sujet du recyclage des canettes d’aluminium ainsi que des obligations légales des détaillants du Nunavik relativement aux contenants consignés.

Sacs de plastique jetables

En 2008, le CCEK a fourni de l’assistance technique au village nordique de Kuujjuaq concernant l’adoption d’un règlement interdisant l’utilisation de sacs de plastique jetables dans la communauté. Le règlement continue d’être appliqué et respecté par les membres et les entreprises de la communauté. Par la suite, le CCEK a financé la production et la distribution dans l’ensemble du Nunavik de sacs d’épicerie réutilisables, sur lesquels est imprimé le logo du CCEK, afin d’encourager les autres communautés à adopter un règlement similaire.

En 2018, pour souligner la 10e année d’application du règlement, le CCEK a transmis une lettre aux villages nordiques pour les encourager à adopter un règlement similaire dans leur communauté.

Déchets dangereux

En 2005, en 2006 et en 2009, le CCEK a collaboré au programme de formation financé par l’ARK visant à fournir aux communautés du Nunavik des renseignements concernant la manipulation, l’entreposage et l’expédition par bateau de déchets dangereux. Le programme de formation portait sur des sujets tels que les dangers chimiques, la planification d’urgence, l’identification de déchets dangereux, les pratiques et les solutions en matière de gestion, les règlements environnementaux fédéraux et provinciaux, la préparation des déchets dangereux en vue de leur transport maritime et de leur recyclage et, enfin, les options de traitement des déchets dangereux dans le sud de la province.

En 2007, le CCEK a financé la conception de panneaux permanents sur les déchets dangereux pour chaque lieu d’enfouissement et chaque lieu de récupération locaux. Ces panneaux énumèrent et décrivent les divers types de déchets dangereux que les gens peuvent apporter en ces lieux, ainsi que les dangers tant pour les humains que pour l’environnement que peuvent occasionner la mauvaise manipulation de ces déchets et leur entreposage inadéquat. Ces panneaux indiquent également où mettre au rebut les divers types de déchets dangereux, ce qui permet de mieux organiser ces lieux en créant des aires d’entreposage adéquates.

Pneus hors d’usage

De 2006 à 2009, le CCEK a entrepris de mettre sur pied, avec l’aide de RECYC-QUÉBEC, un projet de recyclage des pneus hors d’usage au Nunavik en encourageant les villages nordiques à profiter du Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d’usage. Les 14 villages nordiques ont participé au Programme au cours de ces années et quelques-uns d’entre eux continuent de ramasser les pneus hors d’usage en vue de les expédier par bateau à des installations de récupération.